Extrait de l’article paru dans Le Parisien le 11 janvier 2007
LA NOUVELLE est tombée lundi en mairie.
Les mormons ne construiront pas leur premier temple français à Villepreux. Ils viennent de retirer leur offre d'achat pour les terrains de la famille Clérico (propriétaire du Lido et du Moulin-Rouge), après plus d'un an de pourparlers. La mairie a reçu un courrier provenant du siège à Salt Lake City (Utah, Etats-Unis) l'informant de cette décision. Initialement, les membres de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours prévoyaient d'acheter 400 ha (soit le tiers de la surface de cette commune de 10 000 habitants) et d'y bâtir un temple dédié notamment aux mariages. Deux autres acquéreursse sont fait connaître.
Le dossier semblait bien avancer. Des réunions publiques d'information sur le projet s'étaient même tenues. Seulement, entre-temps, un deuxième acquéreur s'est fait connaître. Il s'agirait d'un consortium suisse. Son objectif serait de transformer cette propriété en centre équestre avec une résidence sécurisée. Apparemment, il serait prêt à acheter le site sans conditions suspensives, contrairement aux mormons. Enfin, selon la mairie, un troisième acquéreur s'est également fait connaître. Il souhaiterait développer un projet tournant autour du golf. La communauté religieuse voulait, avant de débourserplusieurs dizaines de millions d'euros pour acquérir ce parc situé dans la perspective du château de Versailles, s'assurer qu'elle pourrait bien y construire son temple. Et ce, avec l'accord de l'architecte des Bâtiments de France, du ministère de la Culture et enfin de la commune pour une éventuelle modification du plan d'occupation des sols.
« Nous avions signé une lettre d'intention en février 2006 avec des conditions suspensives, explique le porte-parole de l'Eglise. Seulement, fin décembre, nous avons reçu un courrier de la famille Clérico. Cette dernière souhaitait vendre immédiatement. Pour nous, cela était impossible. Nous avions besoin de certaines assurances au préalable. »
Aujourd'hui, face à l'ultimatum des propriétaires, les mormons font marche arrière à regret. « Nous avons dépensé beaucoup d'argent et d'énergie pour ce projet. Il est dommage d'aller aussi loin, même s'il restait encore beaucoup de travail à réaliser, et de s'arrêter là. Pour l'instant, nous posons nos valises », poursuit ce même responsable. L'Eglise va devoir se mettre en quête d'un autre site. Elle attendra pour cela que les prochaines échéances électorales soient passées.
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Mme Valladon a confirmé, lors de la cérémonie des vœux du 12 janvier dernier, l’arrêt des négociations entre les Mormons et la famille Clérico concernant l’acquisition de leur propriété. Rappelons que Mme Valladon avait toujours expliqué qu’elle ne pouvait ni agir, ni influer sur l’opération, puisqu’il s’agissait de la vente d’un bien privé, cela tout en autorisant les Mormons à exposer leur projet lors des réunions de quartiers.
Nous sommes fiers, à notre niveau, d’avoir participé au retrait de ce projet. En étant les premiers à dénoncer ce qui se préparait sous l’œil bienveillant de l’équipe municipale en place, nous avons permis aux habitants de comprendre les enjeux qui se cachaient derrière cette acquisition et de refuser de voir ce mouvement sectaire prendre possession de notre ville.
L’équipe municipale complète désormais son manque de gestion d’un manque de vision. Comment, en effet, ne pas avoir vu l’enjeu et les implications politiques de l’arrivée de ce mouvement dans notre ville. En s’implantant progressivement, les Mormons auraient représenté une force politique si importante qu’elle n’aurait pu être ignorée. Ainsi, avec les Mormons devenant incontournables puisqu’influents, la ville aurait perdu inévitablement son indépendance en devant tenir compte, à chaque décision, de la volonté de ce mouvement.
Un homme ou une femme politique doit comprendre, écouter, analyser, décider et expliquer mais ne jamais céder à la politique si simple du pire. La politique du pire consiste, pour esquiver ses responsabilités, à toujours expliquer ses décisions par le fait qu’elles sont les seules possibles puisqu’il y a pire si on les refusait. La politique du pire n’est pas honnête car elle veut effrayer. Je ne céderai jamais à cette politique. Où sont les russes et les arabes qu’on nous avait brandis pour nous faire accepter l’arrivée des Mormons ? Cette pratique ne sera jamais la mienne.
Rapidement, la politique du pire a fait place à celle du vent. Où sont les russes ? Où sont passés les arabes ? Ils ont tous curieusement disparu au profit de deux projets qui semblent même s'il est vrai que nous n'avons pas eu accès à l'ensemble des dossiers mieux adaptés à l’orientation que nous souhaitons donner au développement de notre ville.
L’aventure rocambolesque des Mormons nous prouve que chacun d’entre nous doit, à son niveau, rester mobilisé, vigilant et critique face à un pouvoir politique à la dérive.
1 commentaire:
L'affaire de Villepreux n'a pas abouti, mais les Mormons n'ont pas renoncé pour autant à créer un Salt Lake City français. Quels sont les objectifs de cette nouvelle religion américaine, dirigée depuis l'Utah (USA) comme une véritable multinationale, et qui a décidé de recenser toute la planète ?
Un roman d'enquête et d'anticipation sociale intitulé L'Affaire Mormon analyse les activités mondiales de cette Eglise, montre ses liens avec de grands organismes américains, et s'interroge sur les conséquences de leurs actions pour l'humanité.
Voir des avis de lectrices et de lecteurs: http://www.cirac.org/Avis-de-lecteurs.htm
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